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Margaux raconte l'appel du père de Léana, dont elle est séparée. "Il hurle, je ne comprends pas. J'appelle tata : "ma mère est morte, Yannis est mort et ils essaient de réanimer Léana." C'est tout ce qu'elle m'a dit."
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Margaux, en larmes à la barre, alors qu'une photo d'une fillette blonde, tresse sur le côté, salopette en jean s'affiche sur le grand écran de la salle d'assises : "ton père m'appelle et me dit : "c'est fini". Mais qu'est-ce qui est fini?"
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Margaux : "Naïvement, je me suis dit qu'elle ouvrirait les yeux une fois qu'elle me verrait, qu'elle se réveillerait. Mais mon amour, tu ne t'ai pas réveillée. Ce soir du 14 juillet 2016, j'ai connu ce que l'humain vit de pire. J'ai senti la haine envahir mon coeur."
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Margaux : "tu avais 2 ans et demi. Et les questions que je ne cesserai de me poser sont : "l'as-tu vu ce gros camion qui fonçait sur toi? A quoi as-tu penser quand ton petit corps est tombé?"
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Margaux : "avec ton père, on a essayer de reconstruire quelque chose, de se soutenir mutuellement. Mais dans ma douleur la plus profonde, celle de ton père était encore pire parce qu'il a perdu sa fille, sa mère et son neveu."
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Margaux : "on a quand même eu la chance, avec papa, d'avoir deux enfants. Deux petites soeurs. Chaque jour, je me nourris de tes petites soeurs. Mais comment vais-je les protéger jusqu'à ma mort ?"
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Margaux : "avec papa, ça n'a pas marché. Je crois qu'en fonçant sur toi, le camion a foncé sur toute notre famille. Il a dévasté tout ce qu'il y avait autour de toi."
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Margaux : "chaque soir quand je te mettais au lit, je ne me posais pas de question, c'était naturel de te voir au réveil. Mais chaque fois que je couche tes soeurs, que je les dépose à l'école, que je les laisse à papa, je me demande si c'est la dernière fois que je les vois."
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Margaux : "avant j'étais dans la vie, pleinement. Maintenant, des fois quand c'est trop dur, je me dis que si je suis trop fatiguée, j'attendrai que tes soeurs soient bien dans leurs vies, pour enfin partir. Parce que depuis le 14 juillet 2016, la vie est tellement longue."
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Margaux : "la seule chose qui me reste de toi, ce sont des mèches de cheveux dans une enveloppe. Je n'ai plus ton regard, ni ton odeur, ni tes petites mains dans les miennes. Tout cela, on me l'a enlevé. Et rien ne pourra remplacer ça. J'ai ce vide au fond de mon coeur."
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Margaux : "depuis ce 14 juillet 2016, j'ai des sentiments incontrôlables qui sont nés en moi : une colère, le sentiment que la vie ne sera plus jamais la même."

Oct 5, 2022 · 7:59 AM UTC

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Margaux : "des fois, j'espère que tu viennes dans mes rêves. Que tu me dises : "ne t'inquiète pas, je suis bien là où je suis." Qu'on se reverra. Même deux secondes."
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Margaux : "j'ai obtenu mon diplôme de CAP Petite enfance en juin 2016. J'espérais un avenir pour nous. Mais tu es partie. Le plus dur a été de te voir à travers une vitre, sentir la mort sur toi, choisir une tombe pour toi. Et te dire adieu."
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Margaux : "aujourd'hui, il me reste des rendez-vous chez les psy, des médicaments, des insomnies. Il faut trouver la force de se relever. Pas qu'une fois. La force de se relever tous les jours. Tous c'est jours, c'est un combat."
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Margaux : "ce serait mentir que de dire que je n'ai pas de haine. Je ne pardonne rien et je suis satisfaite qu'il soit mort aujourd'hui. J'aurais aimé qu'il soit torturé comme je suis torturée tous les jours. J'aurais aimé le voir agoniser, comme j'agonise tous les jours."
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Margaux : "pour moi justice ne sera jamais faite. Car si justice il y avait eu, ma fille serait encore en vie. Parce que nous sommes en France et qu'un acte de terrorisme comme celui-ci aurait pu et aurait du être évité."
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Margaux : "la justice ne répare pas les dégâts intérieurs. Les dégâts intérieurs qui ne se voient pas et ne s'entendent pas. Mais qui vous tapent le cerveau du matin au soir, vous réveillent la nuit."
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Margaux : "les seuls rêves que je fais sont toujours les mêmes : je dois sauver tes petites soeurs. Et dans certains de mes rêves, je dois même prioriser : laquelle vais-je sauver en premier? Je vous laisse imaginer l'état au réveil. Alors j'espère chaque soir ne pas rêver."
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Margaux : "j'ai 28 ans, j'ai l'impression d'en avoir 45. Et je me dis : "ta vie est encore tellement longue".
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Margaux : "j'ai été surprise après ta mort de devoir passer des expertises pour évaluer ce que m'incombe ta mort. Que dois-je justifier ? Pour une indemnisation qui n'a aucune valeur. Parce que, pour moi, ta vie était inestimable."
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Margaux : "mon amour, je ne saurai jamais si tu as souffert. Je ne saurai jamais s'il t'a vue et, en te voyant, a tourné le volant. Je ne sais pas. Mais son but était de te tuer. Et il l'a fait."
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Margaux : "j'espère que tu reposes en paix. Et j'espère un jour trouver un peu de paix en moi aussi. A toi ma fille, je t'ai rendu un dernier hommage aujourd'hui. Je n'aurai jamais du faire ça. Parce qu'aujourd'hui, c'est mercredi, tu aurais du être à la maison avec moi."
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Margaux conclu son témoignage, en regardant la photo de sa fille projetée à l'audience : "je te promets de survivre au mieux à ta mort."
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Assesseure : "vous avez deux filles de 2 et 5 ans aujourd'hui. Elles savent qu’elles ont eu une soeur ?" Margaux : "elles le savent. Elles m’ont déjà demandé d’aller la voir, de jouer avec elle. La question pour elles est simple, c’est la réponse pour nous qui est dure”
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Après Margaux, la mère de Léana, place à Alain, son grand-père qui confie à la barre : "on a récupéré toutes ses affaires chez nous. Même sa brosse à dent. On pense à elle jour et nuit."
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Alain qui, avant cela, a dit sa haine et sa colère après la mort de sa petite-fille de deux ans et demi : "il faudrait réouvrir Cayenne, les travaux forcés pour moi, il n'y a que ça. Mais on a Eric Dupond-Moretti et la cour européenne des droits de l'Homme contre nous."
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L'assesseure lui rappelle calmement que les accusés "seront jugés selon nos règles de droit, comme dans tous les procès". "Il faudrait les changer ces règles", répond Alain, amer.
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A la barre, Carolina raconte son #14Juillet 2016. Puis, elle demande : "permettez-moi une métaphore, monsieur le président". Et sort un pain au chocolat emballé.
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Carolina montre sa viennoiserie à la cour : "pour faire ce gâteau, il a fallu utiliser plusieurs ingrédients. Ceci pour moi, est un gâteau rouge, plein de sang, qui représente le #14Juillet et ses ingrédients ce sont tous ces gens-là". Elle pointe les accusés du doigt.
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A la barre, Ilona s'est avancée : "j'avais 18 ans. J'étais avec ma soeur et des copains à elle. Elle raconte cette scène vécue "au ralenti". "Le camion percute un stand de bonbons juste avant nous. Je vois le conducteur reprendre le volant et continuer à écraser des gens"
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Ilona : "j'attrape ma soeur par le bras et on se réfugie dans un hôtel. Une jeune maman est arrivée avec son enfant dans les bras, qui est mort quelques instants plus tard. C'était très glauque comme ambiance."
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Ilona : "suite à ça, j'ai voulu être forte, me battre pour tous ces gens qui sont morts autour de moi, tous ces enfants qui ont perdu la vie. Mais ce n'est pas facile. Et ma soeur a fait une dépression de deux ans. Elle était vide. On s'est perdues."
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Sa soeur, Helena, ne s'est pas senti la force de venir témoigner à la barre, explique l'avocate des deux soeurs Me Frédérique Giffard, qui lit le témoignage qu'elle lui a confié.
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Dans son témoignage écrit, Héléna explique : "d'un coup, il n'y avait plus rien entre ce camion et moi. Plus rien à part une poussette, le temps que je me demande s'il y avait un bébé dedans, elle avait disparu."
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Héléna (lettre) : "au milieu des corps, une vieille dame a émergé. On s'est regardées, sidérées, résignées par ce qui allait arriver. Mais mon ami m'a tirée. Après, je l'ai cherchée parmi les corps. Et là, vision d'horreur : elle était vivante mais baignait dans une mare de sang"
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Helena (lettre) : Son bassin était complètement désarticulé. La regarder m'était insupportable. Et là cette dame, dans un énorme effort, me dit : "je ne veux pas mourir seule". J'essaie de joindre les pompiers un nombre incalculable de fois."
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